Le Fraisier....roi des sous-bois...
Désigner une belle plantation de Fraisiers par un :
" Oh, vous avez de jolies fraises !", même si la plate-bande ne porte pas de fruits ne choquera personne . C'est que la fraise nous est si familière que ce simple nom convient, dans le langage parlé, tout aussi bien à la plante qu'à son fruit .
A "ses" fruits, reprendront vite les botanistes !
Et pour cause : si l'on recherche la vérité sémantique, force est de constater que ce que nous appelons une fraise constitue en réalité un véritable plateau de fruits...
En effet, le "fruit" que nous dégustons est en fait le réceptacle des vrais fruits (les multiples petites graines brillantes réparties également .
Le réceptacle s'est, chez le fraisier,exagérément développé, au point de devenir charnu et pulpeux !
(merci à ce site pour la photo)
petit dico :
calicule
Ensemble de petites feuilles vertes situées sous le calice.
pédoncule
Partie du fruit qui le reliait à la ramification terminale de la tige ou du rameau.
réceptacle
Extrémité élargie du pédoncule de la fleur qui, dans la fraise, devient charnu et supporte les akènes.
akène
Chacun des petits fruits secs qui tapissent la surface de la fraise et qui contiennent une graine.
pulpe
Masse charnue de la fraise, formée par le développement du réceptacle de la fleur.
calice
Ensemble des sépales de la fleur, qui persistent jusqu’à la maturité de la fraise.
Cette singularité botanique a de toute évidence échappée à nos ancêtres, qui, depuis des temps immémoriaux, consomment la Fraise délicieuse, mais apparemment n'ont su en détecter les vertus médicinales.
Étonnamment, Grecs et Romains eux-mêmes ignoraient que la plante puisse jouer en ce domaine un rôle.
Le Moyen-Age et ses praticiens ignorent également les qualités officinales du Fraisier.
Sainte Hildegarde ira même
jusqu'à en déconseiller la consommation et la plante est absente des
herbariums monastiques et royaux....Cependant, la Fraise est couramment
consommée; elle fait d'ailleurs l'objet, dès le XVI° siècle, d'une
mise en culture qui, dès lors ne connaîtra plus d'interruption.
Malgré cela, il faudra attendre le XVI° siècle pour que les thérapeutes lui reconnaissent enfin quelques vertus.
Matthiole Pietro Andrea Matthioli (ou Mattioli, Matthiole, Matthiolus) est un médecin et un botaniste italien, né le 23 mars 1501 à Sienne et mort le 1577 à Trente de la peste, le premier, fait état d'usages médicinaux.
A l'époque, il n'est toujours question que de la Fraise des bois, qui seule est cultivée; l'apparition des Fraisiers modernes remonte aux XVII° et XVIII° siècles, époque à laquelle l'introduction d'espèces à gros fruits, en provenance du Chili et de Virginie, permet d'obtenir, par hybridation, une kyrielle de variétés toutes plus belles les unes que les autres.
Des hôtes sur mes fraisiers ???
Beau et bon à la fois
Avec les jeunes feuilles infusées, on prépare un thé agréable qui, additionné d' Aspérule odorante (Gallium odoratum L.), ci-dessous, donne une boisson diététique savoureuse.
En décoction, ces feuilles (fraise des bois) possèdent des vertus bien plus puissantes, la préparation (35 g de feuilles par litre d'eau) étant considérée comme capable de purifier le sang.
Quand aux fruits, ils sont apéritifs, rafraichissants, antianémiques et reminéralisants.
En cure, ils ont permis des résultats spectaculaires.
Ainsi, Linné ( naturaliste suédois) affirmait s'être guéri grâce à eux d'une crise de goutte aiguë , tandis que Fontenelle (écrivain français) qui mourut centenaire, leur attribuait son exceptionnelle longévité.
Très bonne soirée !